Qu’est-ce que la syringomyélie

La syringomyelie est un état dans lequel des cavités remplies par le fluide se développent dans la moelle épinière et provoque des compressions puis une destruction progressive de la substance grise puis de la substance blanche. La Syringomyelie (SM) est aussi parfois appelé “maladie de grattage de cou” parce que le grattage de l’aire près du cou est un signe commun.

Qu’elle est la cause ?

La syringomyelie est une conséquence d’une obstruction du flot de fluide cérébrospinal (CSF). Chez un mammifère normal, le CSF circule autour du cerveau dans les deux sens avec l’impulsion artérielle. Si ces flux et afflux rapides sont perturbés alors la vague de pression est transmise plus loin et cela a comme conséquence la formation d’une cavité appelée également syrinx. La cause de l’apparition de cette cavité intramédullaire est inconnue. Ce phénomène est néanmoins fréquemment associé à une malformation au niveau du crâne (malformation d’Arnold-Chiari chez l’homme): soit l’os occipital est trop petit, soit le cervelet est trop bas. Ce dernier a alors tendance à s’engager dans le foramen magnum (en bas de l’occiput), empêchant alors un écoulement normal du liquide cérébrospinal depuis le crâne vers le canal vertébral. De ce fait, les vibrations créées à chaque battement cardiaque entraînent la formation d’une cavité au sein de la moelle épinière. Ce problème se pose chez beaucoup de petites races, notamment les brachycéphales, mais en particulier chez les Cavalier King Charles (CKC)

Quels sont les signes cliniques de la syringomyélie?

La syringomyelie peut provoquer divers symptômes tel que la douleur (torticolis). Celui-ci est le plus souvent localisé dans la région du cou mais peut être difficile à définir ou intermittent. La formation d’une cavité au sein de la moelle épinière est à l’origine d’une sensation de « brûlures », « démangeaisons », « picotements » entre les épaules, ce qui provoque une réaction de grattage parfois frénétique du chien au niveau de ses épaules ou même dans le vide. Les propriétaires rapportent souvent que leur chien est plus mal la nuit ; particulièrement au lever ; pendant des périodes chaudes ou froides ; parfois dans les périodes d’excitation. Quelques chiens, généralement plus jeunes, développent une scoliose. Quelques cas graves peuvent avoir d’autres déficits neurologiques tels que la faiblesse des membres antérieurs ou postérieurs et de l’ataxie. Cette maladie possède divers degrés de gravité. Les symptômes peuvent très bien être très sévères très jeune, ou modérés et évoluer rapidement ou progressivement ou encore ne pas évoluer du tout.

Des signes cliniques de la syringomyelie secondaires à une malformation sont habituellement identifiés entre 6 mois et 3 ans. Cependant, des chiens de n’importe quel âge peuvent développer des symptômes dus à l’agrandissement d’un syrinx présent depuis un moment.

Les diagnostiques différentiels sont une inflammation dans la région cérébrale (méningite, encéphalite, myélite), une pathologie des disques intervertébraux (discospondylites, hernie discale) ou une otite (qui peut également déclencher des grattages du cou).

Comment se diagnostique la syringomyélie?

La seule manière de confirmer ce diagnostic est l’IRM (scanner). On a alors une visualisation de la moelle épinière et, en cas de syringomyélie, des poches de fluide dans le cordon médullaire.

Traitement médical

Il n’est malheureusement pas possible de redessiner le crâne de ces animaux et bien qu’une chirurgie d’élargissement de l’occiput soit décrite, nul ne sais si le pronostic est meilleur avec cet acte ou si le traitement médical donne des résultats similaires.

Le traitement médical consiste à donner des médicaments visant à diminuer l’inflammation et la douleur, ainsi que la production de CSF. La réponse à ce traitement est variable et dépend également de la sévérité des symptômes. Certains chiens sont beaucoup mieux et ont une bonne qualité et espérance de vie, alors que d’autres ne sont que peu ou pas améliorés, au point que le propriétaire ne peut être amené à demander l’euthanasie.